L ambiance est sereine ce matin devant le refuge des Merveilles...je profite de la brise fraiche de l aube,
sachant que dans quelques heures le soleil va m assomer; un dernier café amer et pas bon, comme les
refuges d altitude savent si bien le faire, puis j attaque la pente rocailleuse, direction le col, un de plus,
un des derniers surtout;

 

 

 

Un pas apres l autre, mouvement maintes fois répété, si monotone et pourtant il s apparente à une danse;
danse du corps sur les cretes fouettées, équilibre des gestes sur les aspérités du terrain, travail des muscles
à chaque variation de dénivelé;;
Je franchi le Pas du Diable, dans le sud du Mercantour: au loin, plein sud, je vois la mer; bonheur intense, larmes
refoulées...je me sens presque ridicule, ce n est que de l eau, une vaste étendue plate et salée, mais une étendue
qui signifie beaucoup aujourd hui, une étendue tant attendue, une vision qui hantait mes reves, accompagnait mes
souffrances depuis 4 mois;...je scrute chaque élément du paysage, tente de déceler les oscillations des vagues pour
etre certain qu il s agit bien de la Méditerranée, je me méfie...c est bien elle, calme et reluisante, marquant la fin
de ce territoire mouvementé, le confin des Alpes....

 

 

 

 

 

 

Heureux, je marcherai 10 heures durant, suivant le fil des cretes, ne quittant du regard ce plat immense qui tapisse
l horizon... tellement ivre de cette vision, j oublie que ma gourde se vide et finirai les 6 dernieres heures sans eau, dans
ces Alpes Maritimes désèchées, la gorge brulantes et les membres de plus en plus lourds...

 

 

 

 

 

 

J arrive à 19 heures au village moyenageux de Sospel, completement déconnecté et retracant ma journée devant des
litres de flotte...

 

 

 

 

 

 

Le but est tout près, le reve touche à sa fin; Adriana me rejoint aujourd hui pour finir à deux une aventure toute en
solitude;

 

 

 

 

 

 

Si vous le voulez encore, samedi 8 septembre à 9 heures sur RSR LA Premiere, emission Atlas, je vous parlerai de la
beauté farouche de ces terres reculées...

 

 

 

 

 

 

EN attendant la mer, je vous embrasse tous tres fort

 

 

 

 

 

 

Vinch